retrouver le plaisir d'apprendre

nos propositions

en matière de scolarité de la maternelle à l'université

- Nous permettrons aux citoyens de « reprendre la main » sur le système d’éducation, en conformité avec l’ambition de renouvellement démocratique et à l’organisation en réseaux décentralisés qu’elle promeut, en les associant à la constitution de projets d’établissements fortement ancrés sur leur territoire et en lien avec les autres acteurs intervenant sur celui-ci afin de
promouvoir, de l'âge de deux ans aux études supérieures, le vivre-ensemble, la coopération et l’ouverture à la Cité. Dans ce cadre, le budget et l'autonomie des établissements seront renforcés.
- Nous considérerons le temps éducatif hors scolarité comme participant à l’éducation globale et l’intégrerons à un projet global d’orientation et de vie. La gratuité sera garantie dans l'accès aux crèches dont le nombre sera augmenté, la communication des crèches avec les écoles maternelles sera renforcée, et les activités périscolaires seront prises en charge par l'État et non par les communes
ou les familles afin de ne pas alimenter davantage les inégalités territoriales et sociales. La formation du personnel des crèches et des intervenants des activités périscolaires sera également organisée et financée par l'État.
- Nous ferons davantage participer les usagers du système d’éducation (élèves, étudiants...) aux processus décisionnaires qui les touchent dans le cadre des établissements où ils sont inscrits, du groupe en formation (classe, section, promo...) à l’établissement lui-même. C’est en expérimentant activement la démocratie que l’on apprend à devenir un citoyen.
- Nous élargirons l’enseignement de l’éducation civique aux enjeux de justice globale aux niveaux social et sociétal, ainsi qu’aux enjeux de connaissance et de respect d'autrui, notamment du grand âge et de la personne porteuse d’un handicap moteur ou mental, et enfin aux enjeux environnementaux car le pouvoir démocratique s’exerce également par le biais des choix de consommation.
- Nous encouragerons financièrement les projets d’établissement visant à rendre les infrastructures plus écologiques (autosuffisance énergétique, nourriture bio dans les cantines).
- Nous passerons d’une éducation principalement centrée sur la sélection des élèves à une éducation investissant réellement dans leur orientation car, outre la démocratie, nous entendons défendre la justice sociale et lutter contre précarité et inégalités, souhaitant pour cela s’attaquer aux racines de l’échec scolaire, au marquage social et aux prophéties autoréalisatrices. Dans cette perspective, la valorisation de toutes les orientations et de tous les parcours scolaires sera promue.
- Nous ferons la promotion d’une pédagogie collaborative, participative, inclusive, adaptative et active. Pour cela, nous intégrerons les différentes pédagogies porteuses de ces pratiques dans le cursus de formation initiale et continu, ainsi que la pratique des outils nécessaires à leurs réalisations comme, entre autres, le numérique. Afin de garantir son succès, c’est dès la maternelle que le processus
sera mis en place.

- Nous accorderons à l’Université une place plus importante au sein de la société, afin d’encourager la vulgarisation des savoirs plus avancés auprès du plus grand nombre, et favoriserons les liens pédagogiques entre chercheurs et enseignants de tous niveaux. En effet, l’éducation doit également être au plus proche de la production des savoirs, car l’esprit critique apporté par la démarche de la recherche est un outil indispensable à la formation citoyenne des plus jeunes ainsi qu’au débat démocratique dans l’ensemble de la société.
- Nous ouvrirons davantage les concours administratifs et techniques de cadre A aux universitaires issus de formation en sciences humaines et sociales, de façon à introduire dans les administrations une vraie culture du travail transversal.
- Nous renégocierons au niveau national l’ensemble des rémunérations des enseignants, d’un niveau très inférieur à celui de nombreux pays économiquement comparables, pour la qualité du recrutement comme pour la reconnaissance du rôle central du service effectué au bénéfice de la société, mais aussi pour maintenir le haut niveau de motivation des personnels.
- Nous améliorerons la collaboration et le dialogue entre parents d'élèves et enseignants, pour que l'élève dispose d'un système éducatif parental et scolaire cohérent et complémentaire, les parents devant respecter et accorder toute confiance au savoir-faire et savoir-être des enseignants à qui ils délèguent entièrement l'éducation de leurs enfants pendant les heures passées à l'école, et
l'enseignant devant être à l'écoute des difficultés et des spécificités de l'enfant rapportées par les parents, le mettre en confiance et adapter son discours lors d'échanges avec des parents à faibles niveau d'études, de conditions modestes ou d'origine étrangère, pour établir un rapport d'égal à égal, entre adultes responsables, dans leurs rôles respectifs d'éducation du jeune.
- Nous engagerons une politique ambitieuse de réduction des inégalités scolaires via notamment une réduction des effectifs dans les zones sensibles (de 24 à 18 élèves dans les quartiers « politique de la ville » et en réseau d'éducation prioritaire (standard ou renforcé).

Pour la recherche

Nos propositions en ce domaine visent à déconstruire le discours scientiste et productiviste tout en soutenant d’une part le progrès des connaissances avec la liberté de chercher, d’autre part la diffusion encouragée des connaissances et l’application des découvertes contrôlée par tous et au service de tous.


A court terme

  • Nous réattribuerons 20% du CIR au financement des laboratoires, soit à peu près un milliard d’euros, permettant ainsi d’atteindre une dotation de 50 % de leur fonctionnement, leur donnant une plus grande autonomie dans le choix des sujets et leur permettant de consacrer du temps à la recherche scientifique plutôt qu’à la recherche de financements.
  • Nous reviendrons à un niveau d’embauche de chercheurs et de techniciens permettant une croissance des organismes de recherche.
  • Nous rattraperons notre retard par rapport aux pays du Nord de l’Europe, qui financent la recherche à hauteur de 2,5 à 3 % de leur PIB.

A plus long terme

  • Nous créerons un conseil d’évaluation des besoins en recherche translationnelle, permettant de substituer à la loi du marché un pouvoir de décision citoyen sur les priorités en matière d’applications. Ce conseil sera composé de parlementaires, de représentants de la société civile et du monde associatif, ainsi que de représentants des personnels des institutions de recherche et de l’enseignement supérieur.
  • Nous remédierons à la complexité du système français, fait de plusieurs organismes de recherche mais de peu de passerelles avec l’enseignement supérieur et les autres administrations. Cette rigidité ne permet pas par exemple d’alterner facilement des périodes consacrées totalement soit à la recherche, soit à l’enseignement, soit à l’administration : une piste pourrait être un statut unique avec un système de points à acquérir au cours d’une carrière.
  • Nous œuvrerons à l’intégration des écoles d’ingénieurs dans les regroupements universitaires, afin d’améliorer la formation par la recherche pour les futurs ingénieurs et de créer une fluidité au niveau du doctorat, permettant de nouveaux débouchés industriels pour les docteurs issus de l’Université.
  • Nous investiguerons les raisons pour lesquelles les financements nationaux ou européens n’atteignent pas, même lorsqu’ils sont cumulés, le niveau de financement des grands programmes américains.

en matière d'apprentissage

Etrangement la formation en alternance par apprentissage a toujours été le parent pauvre de notre système éducatif. Ne sont envoyés en apprentissage, y compris dans les filières professionnelles, que les étudiants considérés trop justes pour pouvoir avoir un cursus scolaire classique. Et pourtant l'apprentissage est massivement développé dans nos pays voisins (Allemagne et Suisse notamment) et est reconnu comme un des éléments important pour expliquer le dynamisme économique de ces pays.
Et chez nous les apprentis, de niveau bac ou plus, trouvent en général bien plus facilement leur premier emploi que des étudiants de même niveau issus de cursus standard.

Nos propositions sont donc de revaloriser fortement ce secteur de l'apprentissage en veillant à ce que toutes les formations post bac puissent se faire en apprentissage pour tous les étudiants qui le souhaitent.

Cela supposera un travail plus approfondi avec les secteurs professionnels concernés et une modification des règles de financement de l'apprentissage qui sont à revoir.

En matière de formation professionnelle

La formation tout au long de la vie est un enjeu majeur pour une économie développée et technologique comme la notre. Elle est d'autant plus importante dans notre projet que la forte réduction du temps de travail va nécessiter des embauches massives pour compenser la RTT. Il est important que les entreprises trouvent alors les compétences nécessaires.

Notre dispositif de formation professionnelle actuel propose des solutions relativement satisfaisantes pour les salariés ou les non-salariés en activité, mais très peu pour les demandeurs d'emploi. Pour ces derniers les mécanismes existant sont les indemnités du chômage qui assurent un revenu aux demandeurs d'emploi en cours de formation, et qui ne s'adressent donc qu'aux chômeurs indemnisés, et des fonds gérés par les Régions qui prennent en charge les frais de formation.

Avec l'augmentation régulière du nombre de demandeurs d'emploi, dont aujourd'hui beaucoup n'ont plus d'indemnisation, ce système est en panne. Les budgets des conseils régionaux sont insuffisants et les demandeurs d'emploi ont globalement de plus en plus de difficultés à accéder à de la formation continue, qui est pourtant le meilleur levier pour redevenir employable.

Comme pour l'assurance santé nous proposons d'universaliser le droit à la formation continue des demandeurs d'emploi, en dotant Pôle Emploi d'un budget, alimenté par la cotisation patronale "chômage et formation professionnelle" et d'une responsabilité pour organiser, accompagner et prendre en charge financièrement la formation continue des demandeurs d'emploi.

Cela doit se faire le plus possible en relation avec les entreprises en proposant aux entreprises de former leurs salariés nouvellement recrutés, si la formation est une condition nécessaire à l'embauche.

Nous maintiendrons par ailleurs le dispositif actuel de la formation des salariés, financé par les cotisations des entreprises aux OPCA, en contrôlant cependant mieux qu'aujourd'hui la bonne affectation et le bon usage de ces fonds par ces derniers.